Les tempĂ©ratures froides prĂ©sentent une sĂ©rie d'avantages pour la santĂ©. Lorsque la tempĂ©rature est basse, notre cerveau fonctionne mieux et on dort mieux. Ăgalement, notre corps lutte mieux contre les infections ainsi que les inflammations (tout comme les poches de glace rĂ©duisent le gonflement et la douleur). De plus, en contraignant les vaisseaux sanguins de la peau, le froid aide Ă paraĂźtre plus jeune et en meilleure santĂ©. Si tous ces avantages ne sont pas assez importants, les tempĂ©ratures froides peuvent mĂȘme, dans certains cas, sauver des vies. Examinons quelques cas mĂ©dicaux et accidentels incroyables oĂč, une baisse de la tempĂ©rature corporelle a empĂȘchĂ© des personnes de mourir.
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Traitement de refroidissement à environ 33°C
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En 2012, Zach Conrad, un directeur financier amĂ©ricain de 36 ans, a eu une crise cardiaque alors qu'il faisait une promenade Ă vĂ©lo. Aux Ătats-Unis, on dĂ©nombre chaque annĂ©e plus de 356 000 arrĂȘts cardiaques extrahospitaliers. Environ 90 % d'entre eux, traitĂ©s avec les techniques de rĂ©animation « traditionnelles », se rĂ©vĂšlent fatals. Normalement (si l'on considĂšre comme « normal » ce que la technologie mĂ©dicale actuelle est capable de rĂ©aliser), Zach serait probablement mort. Pourtant, certains chercheurs travaillent sur de nouvelles techniques de rĂ©animation. Et il se trouve que Zach a eu sa crise cardiaque au bon endroit pour deux raisons :
- Il s'est effondré devant une infirmiÚre des urgences, qui a pu commencer la réanimation cardio-pulmonaire (RCP) en quelques secondes. Cela a permis d'éviter l'ischémie (absence de flux sanguin dans l'ensemble du cerveau) et de réduire les lésions cérébrales.
- Son arrĂȘt cardiaque s'est produit non loin de Penn Medicine, un hĂŽpital qui utilise une nouvelle procĂ©dure de pointe appelĂ©e hypothermie thĂ©rapeutique.
Ă l'hĂŽpital, Benjamin Abella, directeur de la recherche clinique au Centre des sciences de la rĂ©animation,a prescrit Ă Zach de subir un traitement de refroidissement de 24 heures. En abaissant la tempĂ©rature de son corps d'environ 4 degrĂ©s Celsius seulement, ils ont pu rĂ©duire l'inflammation et ralentir son mĂ©tabolisme. Cela a aidĂ© le corps Ă se remettre de sa blessure de rĂ©animation mieux qu'il ne l'aurait fait Ă une tempĂ©rature normale. Pendant environ une semaine, Zach a Ă©tĂ© plongĂ© dans un coma artificiel, au cours duquel il a reçu des soins post-arrĂȘt : maintien de la pression artĂ©rielle, cathĂ©tĂ©risme cardiaque et ventilation mĂ©canique.
La réanimation cardio-pulmonaire et le refroidissement effectués à temps ont également permis de limiter les lésions cérébrales. Alors que Zach avait perdu deux ans de mémoire à son réveil (il pensait qu'on était en 2010), son cerveau a pu, en peu de temps, récupérer une grande partie des informations. Si cette technologie innovante n'avait pas encore existé, Zach n'aurait probablement pas pu vivre un jour de plus.
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L'hypothermie thérapeutique aujourd'hui
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Le terme « hypothermie thĂ©rapeutique » n'a acquis une valeur mĂ©dicale qu'au cours des derniĂšres annĂ©es. Pourtant, nous pouvons trouver de nombreuses rĂ©fĂ©rences historiques Ă l'utilisation de basses tempĂ©ratures dans le traitement de certaines maladies. On pense qu'Hippocrate lui-mĂȘme (vers 450 avant J.-C.) prĂ©conisait d'emballer les soldats blessĂ©s dans la neige.
Les techniques modernes d'hypothermie thĂ©rapeutique pour les patients victimes d'un arrĂȘt cardiaque se sont lentement dĂ©veloppĂ©es aprĂšs 2000. Cette annĂ©e-lĂ , le New England Journal of Medicine a publiĂ© les rĂ©sultats d'un essai clinique montrant que les patients ayant reçu ce traitement avaient de meilleures chances de survie Ă court et Ă long terme, ainsi que de meilleurs rĂ©sultats neurologiques. Cette technique n'est pas encore parfaite. La mĂ©thode optimale de refroidissement reste encore Ă dĂ©terminer, ainsi que la tempĂ©rature parfaite en fonction de la spĂ©cificitĂ© de chaque patient.
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Pour comprendre comment fonctionne l'hypothermie thĂ©rapeutique, commençons par le dĂ©but : pourquoi notre corps a-t-il besoin d'oxygĂšne ? Lorsque nous respirons, l'oxygĂšne pĂ©nĂštre dans nos poumons et de lĂ , atteint, par la circulation sanguine, chacune de nos 37 trillions de cellules. De cette façon, nos cellules peuvent dĂ©composer les aliments et obtenir l'Ă©nergie dont nous avons besoin pour survivre. DĂšs que nos poumons cessent de fournir suffisamment d'oxygĂšne, nos cellules ont besoin d'un autre moyen pour rĂ©pondre Ă la demande Ă©nergĂ©tique. Sinon, elles commencent Ă progressivement mourir. L'hypothermie rĂ©duit le taux mĂ©tabolique (et donc les besoins en oxygĂšne de l'organisme) de de 5 Ă 7 % pour chaque baisse de 1 °C de la tempĂ©rature corporelle centrale. En d'autres termes, lorsque notre cerveau est en dĂ©tresse et reçoit moins d'oxygĂšne, nous pouvons positionner le corps de façon Ă ce quâil fonctionne avec moins d'oxygĂšne. Si nous le faisons correctement, nous pouvons empĂȘcher les cellules du cerveau de mourir et rĂ©duire, voire Ă©viter complĂštement, les lĂ©sions cĂ©rĂ©brales.
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Hypothermie accidentelle à 13,7 °C
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L'hypothermie thĂ©rapeutique est une pratique mĂ©dicale contrĂŽlĂ©e. Pourtant, il existe des cas accidentels non contrĂŽlĂ©s oĂč des tempĂ©ratures froides ont sauvĂ© des vies. Examinons l'un d'entre eux.
En mai 1999, Anna BĂ„genholm, une radiologue suĂ©doise de 29 ans, est tombĂ©e tĂȘte baissĂ©e dans un lac gelĂ© lors d'un sĂ©jour de ski en NorvĂšge. Ses amis ont tentĂ© en vain de la sortir de l'eau glacĂ©e. Les secours ne sont arrivĂ©s que 80 minutes aprĂšs l'accident et lorsqu'ils ont rĂ©ussi Ă la sortir du lac, elle Ă©tait cliniquement morte. Son cĆur ne battait pas et elle ne respirait pas. Son corps Ă©tait Ă 13,7 °C (23 degrĂ©s de moins que ce qu'il aurait Ă©tĂ© dans des conditions normales). « Ses pupilles sont complĂštement dilatĂ©es. Elle est cendrĂ©e, d'un blanc de lin. Elle est mouillĂ©e. Elle est glacĂ©e lorsque je touche sa peau, et elle a l'air absolument morte », a dĂ©clarĂ© le chef du service mĂ©dical d'urgence, Mads Gilbert, dans uneinterview accordĂ©e Ă CNN.
Ils ont décidé d'essayer de la réchauffer avant de la déclarer légalement morte. En fait, il y avait une chance que la basse température ait suffisamment ralenti son cerveau pour qu'il survive avec le peu d'oxygÚne dont il disposait (une petite poche d'air sous la couche de glace). Un cerveau peut normalement survivre quelques minutes sans oxygÚne avant que des dommages irréversibles ne se produisent. Mais lorsque la température est plus basse, la réduction métabolique entre en jeu et le besoin d'oxygÚne diminue.
Ă l'aide d'une machine cĆur-poumon, ils ont pompĂ© son sang hors de son corps pour le rĂ©chauffer avant de le faire circuler Ă nouveau dans son corps. Pendant plusieurs heures, sa tempĂ©rature a commencĂ© Ă augmenter progressivement. Environ un jour aprĂšs qu'Anna soit tombĂ©e dans la riviĂšre, son cĆur s'est remis Ă battre. AprĂšs 12 jours, elle s'est rĂ©veillĂ©e. Si son cerveau n'Ă©tait pas endommagĂ©, ses nerfs l'Ă©taient et il lui a fallu environ un an pour pouvoir marcher et se dĂ©placer normalement.
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Résultat médical du cas d'Anna BÄgenholm
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Avant que cela ne se produise, aucun patient n'avait survĂ©cu Ă une mort par congĂ©lation Ă l'hĂŽpital universitaire de NorvĂšge du Nord (oĂč Anna a Ă©tĂ© traitĂ©e). Mais entre 1999 et 2013, 9 patients sur 24ont survĂ©cu Ă un arrĂȘt cardiaque hypothermique.
Ces cas, ainsi que d'autres recherches mĂ©dicales, influencent le dĂ©veloppement de technologies qui utilisent des tempĂ©ratures froides pour sauver des vies (comme l'hypothermie thĂ©rapeutique). Comme nous l'avons vu ci-dessus, la mort est un processus qui dĂ©grade progressivement les cellules du corps. Lorsque nous sommes au chaud, ce processus se produit en quelques minutes. Lorsque nous rĂ©duisons la tempĂ©rature de quelques degrĂ©s seulement, le processus ralentit. En abaissant le corps de quelques degrĂ©s, nous pourrions trouver un moyen de disposer de quelques heures pour sauver les patients dans un Ă©tat critique. En abaissant encore plus la tempĂ©rature, nous pourrions arrĂȘter complĂštement le processus de dĂ©gradation et avoir des annĂ©es de temps pour sauver un patient ?
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Cryopréservation à -196°C
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C'est ici qu'intervient la cryopréservation humaine, ou biostase. La cryopréservation humaine est une procédure médicale avancée qui, grùce à l'utilisation de températures cryogéniques trÚs basses, permet de préserver un corps aussi longtemps que nécessaire, pendant des décennies, voire des siÚcles. Tu pourrais te demander pourquoi il faudrait des siÚcles pour traiter un patient ? La réponse est simple.
Aujourd'hui, les gens meurent de maladies incurables, mais qui pourraient ĂȘtre traitĂ©es dans le futur. La cryoprĂ©servation nous offre une solution possible Ă ce dĂ©calage temporel. En abaissant la tempĂ©rature de leur corps (jusqu'Ă -196°C) et en interrompant totalement le processus mĂ©tabolique aprĂšs leur mort clinique et lĂ©gale, nous pouvons les prĂ©server jusqu'au jour oĂč ils pourront ĂȘtre guĂ©ris (et jusqu'Ă ce que la cryoprĂ©servation puisse ĂȘtre inversĂ©e). Leurs cellules, sans besoin d'oxygĂšne, ne se dĂ©graderont pas et ne mourront pas progressivement, comme cela se produirait Ă des tempĂ©ratures normales. Ă l'avenir, lorsque la technologie mĂ©dicale sera en mesure de traiter ce qui a causĂ© leur mort lĂ©gale, les patients cryoprĂ©servĂ©s pourront ĂȘtre progressivement « rĂ©chauffĂ©s », traitĂ©s et rĂ©animĂ©s. Ils pourraient avoir une « seconde chance » dans la vie. Mais ce n'est qu'une chance, bien sĂ»r, car elle repose sur une technologie future avancĂ©e qui n'est pas encore disponible.
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Conclusion
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Dans les cas prĂ©sentĂ©s ci-dessus, des personnes ont Ă©tĂ© sauvĂ©es par du personnel mĂ©dical qui a repoussĂ© les limites de mĂ©decine actuelle. Ces personnes ont eu la chance de vivre plus longtemps parce que les mĂ©decins et les infirmiĂšres ne se sont pas arrĂȘtĂ©s Ă ce qui est considĂ©rĂ© comme la « norme » aujourd'hui.
Chez Tomorrow Biostasis, il n'est pas question de s'arrĂȘter non plus. Ă l'avenir, il y aura peut-ĂȘtre un moyen de guĂ©rir des patients qui ne sont actuellement pas curables. Il pourrait y avoir un moyen de leur sauver la vie et de leur permettre de vivre plus longtemps. Si le potentiel de la technologie de la biostase est pour toi un sujet d'intĂ©rĂȘt, n'hĂ©site pas Ă prende rendez-vous avec nous. Si par ailleurs, tu souhaites rejoindre notre communautĂ© et faire avancer la recherche, inscrivez-vous ici!